LES ARBORICULTEURS DE RIEDISHEIM
 

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LES CHAUVES-SOURIS

 

Loin d’être les monstres avides d’hémoglobine humaine décrits dans la littérature d’horreur - qui ont donné naissance à des mythes terrifiants, celui de Dracula en tête - les chauves-souris sont utiles et offrent une variété de comportements extraordinaires. La chauve-souris est un mammifères volant, aussi appelé chiroptère, présent sur tous les continents.

 

Le mot chiroptère provient du grec chiro qui signifie main, et pteros aile. Le vol est possible grâce à des replis de la peau entre les membres supérieurs et les chevilles : le patagium. Au niveau de la main, quatre doigts soutiennent le patagium tandis que le cinquième, le pouce, porte une griffe qui leur permet de s’accrocher à l’envers sur une branche ou au plafond des cavités. Certaines chauves-souris peuvent aussi se déplacer à quatre pattes sur le sol.

Les chauves-souris sont généralement des animaux nocturnes. Il y a des espèces qui se nourrissent de fruits, de fleurs et de pollen, et d’autres qui se servent d’un sonar, l'écholocation, pour trouver leur nourriture carnée ; leur régime alimentaire est très varié, mais provient essentiellement des petits insectes volants (moustiques, papillons de nuit, etc.).

Les chauves-souris d'Europe sont essentiellement insectivores, ce qui explique en grande partie leur déclin comme les hirondelles et le martinet dont le régime alimentaire est identique.

Certaines chassent en vol comme les pipistrelles ou les barbastelles, d'autres comme les rhinolophes chassent à l'affût, pendues à la branche d'un arbre.

Comme tout mammifère, la chauve-souris allaite ses petits. En régions tempérées froides, les chauves-souris hibernent en hiver. Vivant souvent en groupes, les chauves-souris se rassemblent dans des grottes ou sur des arbres. Le pied de la chauve-souris lui permet de s'accrocher facilement à un support, si bien qu'elle passe une grande partie de sa vie la tête en bas.

 

Elles constituent le deuxième ordre de mammifères après les rongeurs, réparties partout dans le monde. On dénombre en effet à ce jour plus de 1 400 espèces de chiroptères, dont une trentaine en France métropolitaine. Mais leur nombre est en chute libre, symbole de la sixième extinction de masse en cours."En France, nous estimons que près de 40 % des chauves-souris ont disparu en dix ans entre 2006 et 2016 en raison des activités humaines", explique Fabien Claireau (Muséum national d’histoire naturelle/bureau d’études Naturalia Environnement).

 

Chauve-souris et écholocalisation

La vue des chauves-souris est très faible mais elle est compensée par l’écholocalisation qui leur permet de voler même dans l'obscurité. Pour se diriger, elles émettent en permanence des ultrasons et analysent leur écho. Cette écholocalisation est possible grâce au sens de l'audition et à des adaptations morphologiques, au niveau des narines et des oreilles (pavillons). L'émission des ultrasons se fait par des vibrations du larynx en direction de la narine, la cavité nasale servant d'amplificateur.

 

Hivernage et reproduction des chauves-souris

Les chauves-souris hibernent d’octobre à mars, par petits groupes distinguant mâles et femelles chacun de leur côté, s’isolant dans des grottes, des caves, des fissures de rochers, des arbres creux, des tunnels, etc. Mais si elles sont dérangées, elles partent trouver un autre lieu tranquille, parfois à plusieurs centaines de kilomètres, épuisant alors leurs réserves énergétiques. Durant cette période, seuls le cœur qui bat et la respiration sont perceptibles, tout le reste se met en pause, d’ailleurs le corps passe à une température de 10°C environ au lieu de 38°C, et la chauve-souris va vivre sur ses réserves de l’été au cours duquel elle aura grossi de 10 %.

La chauve-souris n’est pas très prolifique, elle n’a qu’un petit par an, en juin-juillet.

 

La chauve-souris, chasseresse bénéfique

La chauve-souris étant insectivore, tous les petits insectes volants (mouches, moustiques, papillons nocturnes...) qu’elle capture en vol sont autant de risques de piqûres et autres désagréments en moins, notamment dans les zones infestées de moustiques. A elle seule, elle peut capturer 600 insectes par heure ! Son utilité est particulièrement remarquable car elle chasse à la tombée de la nuit les insectes nocturnes que les animaux insectivores diurnes ratent (hannetons, noctuelles, carpocapses, phalènes…).

 

La vedette de nos vergers : la pipistrelle commune, une chauve-souris sédentaire

Nom latin : Pipistrellus pipistrellus

La pipistrelle commune est la chauve-souris la plus répandue en France. Il s’agit d’une chauve-souris sédentaire. Elle a une envergure de 24 cm environ, mesure entre 6 et 8 cm de long et ne pèse que 5 g en moyenne, c’est la plus petite espèce d’Europe. Son pelage est brun-roux sur le dos, brun-jaunâtre à gris-brun sur le ventre. Base des poils foncée à brun-noir. Ses oreilles, son museau et la membrane reliant les « doigts » sont brun-noir. Les ailes sont étroites et petites, adaptées au vol papillonnant entre les feuilles des arbres. Ses pattes et sa queue sont dépourvues de poils.

Ses oreilles sont courtes, triangulaires, avec l'extrémité arrondie. Elles possèdent 2 à 5 plis sur le bord externe. Le vol est leur seul moyen de déplacement : elles ne se posent jamais au sol mais se reposent en se suspendant par les griffes des orteils à tout support rugueux. C’est ainsi qu’elles passent la plupart de leurs journées puisqu’elles se réveillent quand la nuit est là. Ainsi accrochées en l’air, il leur est facile de s’envoler, entre 2 et 6 m de hauteur, pour partir chasser.

Elle vit principalement dans les villages et les grandes villes, mais est aussi présente dans les parcs, les jardins, les bois, les forêts. On la trouve en plaine et en montagne jusqu'à 2000 m.

Les colonies occupent toutes sortes de gîtes, qu'ils soient arboricoles (trous de pic, fentes, fissures ou autres arbres creux) ou faits par l’homme (nichoirs, habitations). La pipistrelle vit en colonies de 20 à plusieurs centaines d'individus, en colonies de reproduction.

Elle peut chasser partout, du sol à la canopée avec une prédilection pour les allées forestières et les sous-bois. Elle chasse très souvent en lisière de forêt et au-dessus des points d'eau (mares, étangs) où les individus viennent boire.

Avec une longévité supérieure à 17 ans, les femelles atteignent la maturité sexuelle pendant la première année, comme une partie des mâles. La mise-bas a lieu à partir de la 2ème année de la mi-juin à début juillet. La copulation a lieu de fin août à fin septembre, après des parades pendant lesquelles les mâles émettent des cris sociaux et répandent une odeur musquée. Ils peuvent constituer des harems allant jusqu'à 10 femelles.

Au printemps, les femelles se regroupent en colonies de 20 à 250, rarement 500, dans les gîtes d'été, à partir d'avril. Elles y mettent bas 1 petit, rarement 2 ou 3. Ils naissent totalement nus, les yeux s'ouvrent à 3 ou 4 jours. Le vol s'amorce à la quatrième semaine. L'animal s'émancipe en août, après que les femelles ont abandonné le site de reproduction.

Régime alimentaire

Elle est exclusivement insectivore. Son vol rapide et papillonnant lui permet de sélectionner les animaux qu'elle capture, la plupart du temps des petits papillons et des moustiques.

La Pipistrelle commune chasse jusqu'à 1 ou 2 km de son gîte, en forêt ou en lisière, sur des points d'eau, et autour des lampadaires, qui attirent des insectes qu'elle apprécie. Elle recherche des sites de repos, pour se poser régulièrement entre des séquences de chasse.

 Un auxiliaire précieux pour l’arboriculteur

Les chauves-souris et notamment la pipistrelle sont particulièrement intéressantes pour limiter les populations des ennemis majeurs de nos fruits, les carpocapses, car ce sont des papillons nocturnes !

Une seule pipistrelle peut avaler 1/3 de son poids en insectes en une nuit, soit plus de 500 insectes ! Le taux de capture peut atteindre de 7 à 10 insectes par minute et on évalue qu’une colonie de 50 individus consommera 15 kg d’insectes par saison. Ces chiffres montrent à eux seuls l’importance de ce petit mammifère ailé dans la lutte naturelle contre les ravageurs des arbres fruitiers.

Des études menées dans le Gard ont montré que jusqu’à 20% des crottes de chauves-souris contenaient des restes de carpocapses ou de tordeuses orientales.

 

Des animaux menacés

De multiples facteurs menacent leurs populations :
- la disparition ou la modification des gîtes : rénovation des bâtiments ou des ponts, fermeture de l’entrée des gîtes souterrains, abattage des arbres à cavités, l’éclairage des monuments…
- la transformation de leur domaine vital (routes de vol et terrains de chasse de la chauve-souris) : densification du réseau routier, abandon du pâturage extensif, destruction des haies, disparition de zones humides, homogénéisation des boisements, artificialisation des cours d’eau…
- les dérangements durant l’hibernation ou la reproduction,
- l’utilisation de produits chimiques : traitement de charpentes, pesticides...
- mortalité directe : prédation par le chat domestique, développement éolien...

En France, toutes les espèces de chauves-souris sont protégées par la loi de 1976 sur la protection de la nature, article L.411-1 du Code de l’Environnement.Il est donc interdit de les détruire, de les mutiler, de les capturer, de les naturaliser, de les transporter, de les vendre et de les acheter. Depuis lors, cette protection a été renforcée par un arrêté ministériel qui protège les 34 espèces présentes actuellement sur le territoire métropolitain de façon nominative ainsi que leurs sites de reproduction et leurs aires de repos.

 

Comment faire pour les protéger ?

Les particuliers (arboriculteurs ou non) peuvent faire de nombreuses actions pour protéger les chauves-souris.

La première est certainement la pédagogie, ce petit animal étant encore perçu par certains comme un démon, un suceur de sang, un vecteur de maladies (ce qui est partiellement exact, elles peuvent être porteuses d’une forme de rage, d’où la nécessité de ne jamais les prendre en main) ou qu’elles s’accrochent dans les cheveux (ce qui est impossible vu la qualité de leur sonar !).

Ensuite, une des actions les plus bénéfiques est de protéger (voire reconstituer) leur environnement.

Comme pour l’ensemble de la biodiversité, les pesticides sont bien entendu néfastes aux chauves-souris, ils les empoisonnent et tuent sans distinction tous les insectes, y compris ceux qui constituent leur nourriture.

Les chauves-souris ont besoin de murs fissurés ou de cavités dans les arbres ou les bâtiments pour passer la nuit, se reproduire ou hiberner. Les habitations modernes ne comportent plus guère de tels abris, il convient donc d’éviter au maximum de les supprimer si c’est possible, et dans le cas contraire, d’installer des abris et nichoirs spécifiques. Vous trouverez tous les détails à cette page, issue de la revue « Refuges LPO Info ».

 

Voici quelques adresses internet où vous pourrez trouver plans et conseils :

http://www.lpo.fr

http://www.web-ornitho.com/construire.nichoir.chauve-souris.pipistrelle.plans.conseils.dimensions.web.ornitho.htm

https://www.aujardin.info/fiches/aidez-chauves-souris-leur-proposant-gite.php

http://www.nichoir.fr/gite-a-chauve-souris,fr,3,90.cfm

https://jardinage.ooreka.fr/fiche/voir/284453/construire-un-nichoir-a-chauve-souris

Vous pouvez également aider les associations qui œuvrent au quotidien pour la protection de la nature ne général et des chauves-souris en particulier, comme la LPO.

 

Références : www.futurascience.com, www.nuitdelachauvesouris.com, https://jardinage.lemonde.fr, https://fr.wikipedia.org, https://beletterousse.fr/

Un grand merci à Jean-Pierre Baechler pour sa contribution.