LES ARBORICULTEURS DE RIEDISHEIM
 

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LUTTE BIOLOGIQUE CONTRE LES RAVAGEURS DES ARBRES FRUITIERS

28/08/2019

LA MOUCHE DROSOPHILA SUZUKII

Introduction :

Drosophila suzukii est un ravageur originaire d’Asie, qui connaît depuis 2008 une progression spectaculaire de son aire de répartition. Identifié en France officiellement en 2010, il cause des dégâts très importants sur de nombreuses espèces fruitières, notamment sur cerises et petits fruits rouges (fraises, framboises, mûres, myrtilles). Ses caractéristiques - sa polyphagie, sa capacité de reproduction rapide et sa mobilité - en font un ravageur au fort potentiel de nuisibilité, contre lequel aucune méthode de contrôle n’a encore été suffisamment expérimentée pour permettre de divulguer une stratégie de protection sûre.
Des travaux sont en cours en France et dans de nombreux pays touchés par Drosophila suzukii, qui complètent les connaissances sur la biologie, le comportement du ravageur et laissent entrevoir des perspectives de protection.

Description :

Les adultes :

Les deux sexes possèdent des yeux rouge vif et ont une durée de vie de 9 semaines environ .

Mâle

 

 

 

 

 

 

Femelle

Deux peignes noirs sur les tarses antérieurs, en forme de pinceaux dirigés dans l'axe de la patte

Ailes avec une tache foncée bien nette

 

Ovipositeur puissant, recourbé, à nombreuses dents foncées

Rayures transverses continues sur les segments de l'abdomen

Les mâles:

Les mâles mesurent en moyenne 2,6 mm et sont reconnaissables à la tache située à l'extrémité dechaque aile ainsi qu'aux deux rangées de soies visibles sur chaque tarse antérieur.

Les femelles:

Elles mesurent environ 3,2 mm et sont reconnaissables à leur ovipositeur en forme de tarière. Au cours de sa vie elle peut pondre jusqu'à 400 œufs . Elles pondent 7 à 16 œufs par jour à raison de 1 à 3 œufs par fruit.

Les œufs :

L'œuf est de forme ovale et possède deux flagelles caractéristiques. D'une longueur de 0,2 mm, ils sont insérés dans le fruit par le puissant ovipositeur des femelles. L'éclosion aura lieu après 24h environ.

Les larves :

Les larves sont de petits asticots de couleur crème qui s'alimentent de la  pulpe des fruits. Retrouvés en grande quantité dans les fruits piqués, ils passeront par 3 stades larvaires avant d'atteindre une taille de 3,5 mm en fin de cycle (5 à 7 jours).

Les pupes :

De couleur brun rougeâtre et mesurant 3 mm, elles arborent des excroissances aux extrémités. La pupaison se déroule à l'intérieur ou à l'extérieur du fruit et l'adulte émerge après 4 à 15 jours.

Symptômes :

Drosophila suzukii présente la particularité de pouvoir infester des fruits encore sur la plante et ne présentant pas de blessure, avant la récolte. Lors de la ponte, une petite marque difficilement visible à l’œil nu apparaît à la surface du fruit, correspondant à l’incision faite par l’ovipositeur. Dès leur éclosion, les larves commencent à se nourrir de la pulpe des fruits, provoquant son affaissement et souvent une dépression au niveau de l’épiderme. Il peut y avoir un ou plusieurs asticots par fruit. À un stade avancé des dégâts, la chair du fruit est dégradée et plus ou moins oxydée (de couleur marron) . La blessure engendrée par la ponte est également une porte d’entrée pour d’éventuels bactéries et champignons qui peuvent se développer sur les fruits attaqués et contaminer les fruits sains à proximité. Les dégâts sont observés avant, pendant ou après la récolte.

Dégâts :

Les dégâts directs dus à l'alimentation des larves provoquent l'affaissement des tissus du fruit (fruit molle). Ceux-ci permettront rapidement l'entrée aux bactéries et aux moisissures.

Dégâts de D. suzukii sur la framboise                                                Dégâts de D. suzukii sur la myrtille

Fruits hôtes :

Les cerises, les fraises, les framboises, les mûres et les myrtilles sont les fruits cultivés qui subissent les dégâts les plus importants. Dans une moindre mesure, les pêches, les abricots, les figues, le raisin, les kiwaï et les kakis peuvent être attaqués. Certains fruits sauvages peuvent être hôtes comme le sureau (sureau noir et sureau yèble), l’arbouse et le raisin d’Amérique dans lesquels D. suzukii se développe très bien. Le développement de D. suzukii est possible sur une gamme d’hôtes beaucoup plus large à partir du moment où l’épiderme du fruit est abîmé et que la ponte peut se faire directement dans la chair. La vigilance est également de mise sur des espèces comme la pomme, la tomate, le cassis et la groseille sur lesquelles D. suzukii pourrait se développer.

Cycle de vie :

D. suzukii a la particularité d’avoir un cycle biologique court ce qui lui permet d’avoir jusqu’à 13 générations par an.

Quel attractif utiliser ?

L’attractif recommandé pour le suivi de D. suzukii est une solution constituée de 7 cl d’eau, 7 cl de vinaigre de cidre, et 7 cl de vin rouge, à laquelle on ajoute une goutte de liquide vaisselle (pour une bouteille de couleurs rouge d'un litre). I l faut changer la solution tous les 15 jours, les pièges sont posés à 3m en zone ombragée.

Prophylaxie:

Ne pas laisser de fruits en sur-maturité ou infestés sur le plant qui peuvent tomber au sol et favoriser le développement du ravageur. Ces déchets sont à évacuer des parcelles de cultures et détruits régulièrement au moment de la récolte. Ils peuvent être mis en sacs ou containers hermétiques et laissés quelques jours au soleil. L’enfouissement des fruits n’est pas efficace.

 

Conclusion :

La moche Drosophila suzukii est en progression constante et est à présent arrivée dans nos régions. Elle est difficile à combattre et fait des ravages terribles aussi bien dans les cultures de petits fruits que dans les vergers. Si vous observez la présence de ce ravageur chez vous (à l'aide de la  description en début d'article), il faut remplir une fiche de détection émise par la Fédération des Arboriculteurs et nous la transmettre ou la transmettre directement à la Fédération : fedearbo68@free.fr

Fiche de détection :

Remerciements : Cet article a été rédigé à partir de la fiche descriptive émise par la Fédération des Arboriculteurs du Haut-Rhin, qu'elle en soit remerciée !