LES ARBORICULTEURS DE RIEDISHEIM
 

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LUTTE BIOLOGIQUE CONTRE LES RAVAGEURS DES ARBRES FRUITIERS

 

L’Hoplocampe du pommier

 

Le contrôle des ravageurs dits secondaires préoccupe de plus en plus les arboriculteurs. La plus grande sélectivité des méthodes de protection phytosanitaire utilisées explique en partie l’augmentation de leur présence. Dans le contexte phytosanitaire actuel, il est primordial de caractériser les risques et d’identifier les solutions disponibles pour contrôler ces ravageurs.

L’hoplocampe du pommier est un ravageur largement répandu en Europe et en Amérique du Nord. En verger de pommier conduit en agriculture biologique, il peut entrainer de très fortes pertes de rendement préjudiciables économiquement. D’autres espèces d’hoplocampes s’attaquent à la poire (H. brevis) et à la prune (H. minuta et H. flava), elles ne sont pas traitées dans cette page.

Reconnaissance de l’hoplocampe du pommier

L’hoplocampe du pommier, Hoplocampa testudinea Klug, est un hyménoptère de la famille des Tenthredinidae.

Adulte :

  • Longueur : 6 à 8 mm

  • Face dorsale noire, face ventrale orangée

  • Antennes et pattes jaune rougeâtre

  • Ailes translucides avec des nervures brunes

Œuf :

  • Forme allongée

  • Blanc translucide et brillant

  • Pondu dans la fleur

Larve :

  • Longueur : 12-14 mm

  • Corps couleur blanc jaunâtre, tête foncée 

  • Observable dans les jeunes fruits 

  • Durée de développement : 4 semaines

Cocon :

 

  • Longueur : 7 mm

  • Noir, aspect soyeux

L’hoplocampe du pommier réalise une génération par an. Les repères chronologiques sont précisés pour l’hémisphère nord.

  • Diapause (repos) hivernale / Nymphe : De juin à février, l’hoplocampe passe l’hiver sous forme de larve dans un cocon protecteur dans le sol à faible profondeur.

  • Emergence des adultes : En mars, les larves se transforment en nymphes (durée de développement de 17-20 jours) puis émergent du sol. L’émergence peut être estimée à partir de la somme des températures moyennes du sol à 10 cm de profondeur (estimation précise) ou de l’air (estimation moins précise).

  • Pontes : En avril-mai, les femelles déposent un œuf par fleur au niveau du réceptacle ou bien entre les étamines. La plupart des œufs sont non fécondés et donnent des femelles. Les femelles pondent 30 œufs en moyenne.

  • Larves de la génération n+1 : En mai-juin, les larves se développent dans la chair des jeunes pommes. Plusieurs stades larvaires peuvent être distingués.

  • Entrée en diapause (repos) estivale : En juin-juillet, les larves de quatrième stade se laissent tomber au sol puis entrent dans le sol pour effectuer leur diapause dans un cocon noir d’aspect soyeux. Selon les conditions météorologiques, la diapause peut durer 1 ou 2 ans, ou plus rarement 3 années.

Détecter la présence de l’hoplocampe du pommier

Le principe est d’attirer l’insecte avec un piège englué de couleur blanc vif.

Pourquoi ?

Pour évaluer sa présence précocement et mettre en place si besoin un piégeage massif.

Quand ?

Placer les pièges au stade bouton rose (D/E). Le vol des adultes commence avant la floraison et termine généralement lors de la chute des pétales.

Comment ? 

  • Il existe des pièges englués en plaque simple (15x20cm) et des pièges englués constitués de deux plaques entrecroisées . Ces derniers sont plus attractifs.

  • Positionner le piège à 1.80 m et éloigné du feuillage pour ne pas engluer des feuilles ou des fleurs, en privilégiant une orientation au soleil. 

  • Disposer 1 à 3 pièges / ha. Si des îlots de parcelle sont distants, placer des pièges dans chaque îlot.

  • Si toutes les parcelles ne peuvent pas être équipées de pièges, préférer les parcelles ayant une floraison précoce, à floraison abondante et de couleur blanc vif, puis déplacer le piège sur les variétés à floraison plus tardives.

  • Seuils d’intervention (capture durant la floraison) : 20 à 30 adultes/.

  • Retirer les pièges dès la chute des pétales pour ne pas piéger d’autres insectes non ravageurs. 

Il est également possible d’évaluer le niveau d’infestation des fleurs en prélevant des bouquets floraux dès le début du vol du ravageur. Cette méthode implique une observation à la loupe binoculaire. Six stades larvaires peuvent être distingués avant l’éclosion de l’adulte.

Symptômes & niveau de dégâts

  • L’hoplocampe du pommier ne réalise pas de dégât sur d’autres cultures fruitières mais il peut être observé sur d’autres espèces fruitières.

  • Le niveau de dégât peut être très variable entre les parcelles d’un même îlot (selon l’inoculum présent, la concordance entre la phénologie et le pic de vol, les pratiques phytosanitaires, etc.) et d’une année sur l’autre (alternance du vergers, effet climatique sur le développement de l’insecte).

  • La jeune larve qui s’est développé dans la fleur attaque en moyenne 3 à 5 fruits.

L'hoplocampe cause deux types de dégâts sur les fruits :

Dégâts primaires :

Les jeunes larves mangent la chair sous l'épiderme de la première pomme qu'elle rencontre, provoquant un enrubannement caractéristique à la surface du fruit. Ces fruits se déforment lors de leur grossissement. les fruits ne contiennent pas de larve.

 

Dégâts secondaires :

les larves des stades suivants entrent en moyenne dans 2 à 5 fruits. Des excréments brunâtres caractéristiques sont déposés dans le fruit et au niveau de l’orifice de sortie de la larve.

 

Comment contrôler ce ravageur en agriculture biologique ?

 Lutte directe

Il n’existe pas de matière active homologuée en agriculture biologique en France. 

Si la présence d’hoplocampe a été mise en évidence (dégâts l’année passée, adultes observés), il est recommandé de limiter son développement grâce au piégeage massif et à des mesures prophylactiques. 

Piégeage massif : 

  • Installer des pièges blancs englués dans chaque parcelle contaminée pendant au moins trois semaines durant le vol des adultes.

  • L’attractivité des pièges entrecroisés est supérieure à celle des pièges plats. Les faces les plus attractives sont celles exposées au sud et à l’ouest.

  • Il est possible de construire des pièges à partir de supports blancs installés entre les arbres ou sur des piquets, puis englués avec un aérosol spécifique.

  • Remplacer les pièges qui sont saturés d’insectes.

  • Densité : 150 à 300 pièges/ha. Plus il y a de pièges, plus les captures seront importantes. A moduler selon la pression.

  • Retirer les pièges dès la chute des pétales pour ne pas piéger d’autres insectes non ravageurs

Prophylaxie :

  • Deux semaines après la fin de la floraison, ramasser les premiers fruits touchés pour limiter la propagation de l’insecte.

  • Détruisez les fruits en s’assurant de la mortalité des larves d’hoplocampe.

 

Source : fiche technique éditée par      

Avec nos remerciements à M. Jean-Pierre Baechler